On ne le répétera sans doute jamais assez: critiquer des jeux incomplets est toujours une tâche délicate et difficile. Après tout, les développeurs n’offrent pas un produit fini, et on se retrouve même parfois avec un produit que l’équipe décrit clairement comme sujet à changements majeurs au fil des mises à jour.
C’est donc avec une bonne dose de scepticisme que l’on s’engage dans The Kindred, un jeu de gestion et de simulation développé par Persistent Studios et publié par Nkidu Games. S’appuyant sur l’esthétique voxel très largement popularisée grâce à Minecraft, le célèbre jeu d’exploration et de construction tout en cubes, The Kindred propose un hybride audacieux entre le style de jeu à la première personne de Minecraft et le simulateur de société à la Banished, par exemple, ou encore Cities: Skylines.
À la tête, pour commencer, d’un petit groupe de citadins, le joueur aura pour mission de développer un village, voire une ville, y compris en exploitation les ressources nécessaires à la construction de bâtiments, à la production d’énergie, ou encore à la culture d’aliments essentiels à l’alimentation des personnages.
L’idée est audacieuse: la microgestion fait certes partie du paysage vidéoludique depuis des décennies – tout comme la macrogestion -, mais à vouloir fusionner les deux genres pour offrir une éventuelle transition discrète et efficace, les gens de chez Persistent Studios marchent sur la corde raide. Corde raide qui a aussi la mauvaise habitude de tanguer de part et d’autre.
On avance donc en terrain miné, et le côté « version test » n’aide certainement pas les choses. En date de parution de ce texte, le jeu en était à la version 0.4.4, et impossible de connaître la date « officielle » du titre. Cela n’empêche pas, bien sûr, de pouvoir se procurer le tout pour 17 $ canadiens, mais en l’état, il faudra prendre son mal en patience si un désir irrésistible pousse un amateur de ce genre de jeux à se procurer immédiatement la création numérique.
Et donc, ce Kindred, est-il recommandable? Pas dans sa forme actuelle. L’interface est trop complexe et embrouillée, les actions sont répétitives et trop minutieuses, et on ne gagnerait qu’en frustration à force de vouloir prendre ses habitudes, risquant du même coup de se retrouver avec des bouleversements importants par la suite.
Toutefois, The Kindred est particulièrement prometteur, et on aurait tort de classer le titre aux oubliettes. Laissons néanmoins le temps aux développeurs de terminer leur boulot: tout le monde ne s’en portera que mieux. Un ajout dans la liste de souhaits sur Steam devrait faire le travail. Pour le reste, la patience est ici la meilleure solution.