Cassandre Chatonnier
Dans une toute petite salle de l’Usine C, un public restreint s’installe sur des bancs face à face. Il y au sol les restes d’une fête, des ballons crevés, des confettis de papier. Le performeur Dustin Harvey nous offre des bonbons au sirop d’érable. Le spectacle commence.
Farewell Montreal est une curieuse cérémonie d’adieux à la ville. Les performeurs, Chad Demski et Dustin Harvey alternent deux types de « scènes », si l’on peut nommer ça comme ça. Parfois ils se posent des questions chacun leur tour, comme « À qui ou quoi dirais-tu au revoir si tu quittais Montréal? », ou encore « Qu’est-ce qui serait différent à Montréal si tout le monde qui en était parti était resté? ». Des questions que l’un des interlocuteurs pose de façon répétitive, jusqu’à ce que son partenaire ne trouve plus ses mots et cherche ses réponses. Entre ces périodes de questions, les performeurs enfilent costumes et perruques, et laissent le public seul au son d’une musique, pour aller jouer dehors face à une caméra dont l’image est projetée en direct sur l’un des murs de la salle. Ces moments sont drôles de par leur absurdité. Ces deux hommes étranges qui font des actions sans sens apparent sont particulièrement marrants quand les passants les observent avec curiosité.
Puis nous sommes invités à imaginer quelle serait notre vie en tant que communauté, si nous devions rester vivre tous ensemble dans cet endroit minuscule pour les cinq, dix, ou trente prochaines années. Nous finissons par partager une bière de Nouvelle-Écosse (lieux d’origine de Dustin Harvey), le micro nous est ouvert pour proposer des réponses, et nous sommes invités à danser avec un ou une inconnue dans la salle.
Certaines questions intéressantes par rapport à la ville dans laquelle nous habitons et notre sens de la communauté sont posées ici. Cependant, la forme brouillonne, certes volontaire, ne permet pas d’aller au fond des choses. Tout semble improvisé, inachevé, et certains éléments semblent être là par hasard, sans réelle réflexion ou utilisation approfondie. Peut être suis-je plus une personne de théâtre…