Sur l’écran, les unités ennemies, les explosions, les multiples projectiles et les traînées lumineuses émises par les débris créent un maelström multicolore. Si l’on y ajoute une trame sonore tonitruante, une histoire simple mais efficace et des contrôles qui répondent bien, on obtient Super Galaxy Squadron EX, un excellent shoot’em up récemment sorti en ligne.
Version améliorée et remasterisée de l’original paru au début de 2015, le jeu avait d’abord fait l’objet d’une très modeste campagne de sociofinancement sur Kickstarter. Au total, 89 contributeurs avaient versé 1263 $ US pour permettre à Psyche Studios et à New Blood de produire ce jeu de tir à la verticale aux allures futuristes, tous les profits devant être versés à l’organisme caritatif Child’s Play.
Avance rapide jusqu’en 2016, alors que la version EX du jeu, donc, déboule avec moult couleurs néon, une panoplie de vaisseaux avec lesquels semer la destruction et six niveaux à la difficulté forcément croissante, jusqu’à l’anéantissement total.
Bien sûr, on nous offre une histoire, celle de deux races devant unir leurs forces pour repousser une invasion généralisée menée par des rebelles. Honnêtement, toutefois, si cette structure scénaristique est suffisante pour ajouter un certain squelette au jeu, il n’est nullement nécessaire de suivre le tout avec attention pour tirer du plaisir de Super Galaxy Squadron EX. Bougez, tirez, détruisez, comptez vos points. En gros.
À quoi d’autre devrait-on s’attendre de la part d’un shoot’em up? Il n’est pas question, ici, d’un jeu comme Firewatch dans lequel le scénario joue un rôle de premier plan, allant même jusqu’à dicter l’ensemble des gestes posés par le joueur. On est plutôt dans l’action pure et simple. Mais cela ne veut pas dire que les développeurs ont tourné les coins ronds: le style visuel, avec des influences rétro particulièrement marquées, est superbe. Le jeu est fluide, rapide, et se contrôle particulièrement bien, et ce même avec une manette. D’ailleurs, les commandes sont simples: le manche à balai gauche ou le pavé directionnel pour se déplacer, l’un des quatre boutons de droite pour tirer (n’importe lequel, en fait), et l’une des deux gâchettes ou boutons supérieurs pour activer le « pouvoir spécial » de chaque vaisseau.
Ceux-ci, au nombre de 12, sont eux aussi diversifiés, chacun étant formé d’une coque spécifique et d’armes spécialisées, en plus de disposer de caractéristiques (puissance, résistance, mobilité) uniques.
Côté musique, les développeurs ont pu compter sur le groupe Random Encounter, spécialisé dans les trames sonores s’inspirant ou rendant hommages aux jeux vidéo. D’abord discrète – et surtout enterrée par le bruit des tirs et des explosions -, cette trame musicale gagne en puissance au fil des niveaux, jusqu’à attendre son paroxysme lorsque vient le temps d’affronter l’ultime arme des méchants… ou d’être réduit à une poignée d’atomes par le déferlement de tirs ennemis.
Rien de grave à signaler du côté des performances, si ce n’est la fâcheuse coïncidence lors de laquelle le vaisseau du joueur a été détruit au même moment où s’enclenchait la sauvegarde automatique précédant le combat de fin de niveau, provoquant une boucle infinie nécessitant le retour au menu principal et le début d’une nouvelle partie. Le choix d’un nouveau vaisseau après cette mésaventure a mené à un premier niveau dénué d’ennemis. Un bogue qu’il sera certainement facile de corriger.
Idem pour la narration, qui manque parfois d’entrain. Les développeurs avaient cependant mis en garde contre ce problème avant d’envoyer les codes aux médias. Gageons que là aussi, un correctif sera promptement mis en place.
Petit jeu rapide mais diablement efficace, Super Galaxy Squadron EX vaut amplement le montant d’environ 10 $ réclamé pour son achat sur la plateforme Steam. Un titre sans prétention, bien sûr, mais un titre qui accomplit exactement ce qu’il visait. À mettre entre les mains des joueurs avertis, mais aussi des amateurs. Du moins, jusqu’à la fin du sixième niveau…