Pour la programmation du concert d’ouverture de la 9e édition du Festival Bach de Montréal, la directrice artistique et fondatrice du Festival, Alexandra Scheibler, a opté pour des valeurs sûres. Le Concerto no. 5 pour clavecin, cordes et basse continue, en fa mineur de Johann Sebastian Bach et le Concerto pour hautbois, cordes et basse continue, en ré mineur d’Alessandro Marcello ont toujours la faveur des mélomanes.
Et le reste du programme n’était pas en reste:
- Ouverture pour trompette, hautbois, cordes et basse continue, en ré majeur de Telemann;
- Weichet nur, betrübte Schatten, cantate pour soprano, hautbois, cordes et basse continue de Bach;
- Sonfonia de la cantate Ich geh und suche mit Verlangen pour orgue, crodes et basse continue de Bach et
- Jauchzet Gott in allen Landen!, cantate pour soprano, trompette, cordes et basse continue, toujours de Bach.
Dès le Telemann, on peut remarquer les qualité de l’ensemble AKAMUS ou Akademie für Alte Musik Berlin et surtout la grande qualité des solistes. L’ouverture est délicate et précise. Le premier air nous fait entendre un très beau dialogue entre le hautbois (Xenia Löffler) et la trompette (Ute Hartwich). Le quatrième air est vif et particulièrement bien maîtrisé alors que le hautbois est particulièrement chantant dans le dernier air. Et tout au long du Telemann, la basse continue sait se montrer mélodieuse sans jamais empiéter sur l’espace des solistes.
Dans le concerto pour clavecin, c’est Raphael Alpermann qui éblouit, surtout dans l’andante avec un rythme bien lent qui enrichit la mélodie et, dans l’allegro assai, avec de belles accentuations dramatiques.
Avec la cantate pour soprano BWV 202, Johannette Zomer, a mis en valeur sa voix cristalline, son expressivité et sa joie, soutenue en cela par une très belle prestation du violoncelle. Elle reviendra pour la finale avec la cantate BWV 51 et impressionnera la galerie avec sa virtuosité et sa poussée de voix dans l’Alleluia qui sera d’ailleurs repris en rappel.
La Sinfonia fut bien, mais se laissa oublier avec la très belle performance de Xenia Löffler dans l’adagio du Marcello, une performance empreinte d’une émotion profonde, et dans le presto ou son souffle et sa virtuosité ont prouvé à tous qu’elle jouait dans la cour des grands.
Voilà donc un Festival Bach très bien lancé. Voyons voir la suite.