Le Groupe Capitales Médias poursuit peu à peu sa transformation médiatique, après la scission au sein de chez Gesca qui donna naissance à la nouvelle entité journalistique. L’entreprise a ainsi annoncé mardi le lancement de six applications mobiles destinées à tout autant de publications dites « régionales ».
En entrevue téléphonique avec Pieuvre.ca, le président du Groupe Capitales Médias, Claude Gagnon, mentionne que les applications en question sont disponibles pour tablettes, mais aussi pour appareils mobiles (iOS et Android). Celles-ci « permettront à tous nos quotidiens, à travers le Québec, d’offrir des contenus multiplateformes, compte tenu que nous étions déjà sur le web, en version papier… », mentionne M. Gagnon.
Pourquoi avoir choisi de décliner ces applications en six versions différentes, l’une pour chacun des titres de ce nouveau groupement médiatique? « On croit sincèrement que l’information qu’on doit livrer actuellement en est une de proximité et de qualité. Vous savez, au moment où on se parle, les sites qui offrent de l’information internationale, il y en a beaucoup, beaucoup. Par contre, si je veux savoir ce qui se passe dans chacune des régions du Québec, ça devient plus difficile; il y a peu de salles de rédaction qui existent. Chez nous, il y a 200 personnes qui travaillent dans nos salles de nouvelles, donc, ça nous permet de collecter et traiter les informations de chacune des régions du Québec. On peut aussi les préparer pour les lecteurs de nos journaux. »
M. Gagnong souligne néanmoins qu’il y aura une partie commune aux six applications, histoire de regrouper les nouvelles d’envergure provinciale ou nationale.
Si l’initiative peut faire penser à La Presse+, cette version pour tablette du quotidien de la rue Saint-Jacques lancée il y a quelques années en prévision de la disparition du journal en format papier, M. Gagnon assure que le papier est bel et bien là pour rester au sein du groupe. Selon lui, bon nombre de lecteurs sont « très attachés » au papier, et le signifient ouvertement. Par contre, le développement de l’offre numérique vise à aller chercher un public encore plus vaste, histoire, bien entendu, de maximiser les revenus publicitaires.
Car c’est là toujours le nerf de la guerre. En ce sens, Groupe Capitales Médias reprend le modèle d’affaire de ses anciens collègues de chez Gesca, soit le tout gratuit. Il ne serait pas logique d’instaurer un mur payant, dit M. Gagnon, en décrivant ce modèle comme étant « réservé à des médias de niche, comme le Wall Street Journal« . Les six journaux du groupe visent un vaste public, après tout, et la croissance constatée du lectorat prouve que la stratégie d’affaires fonctionne, dit-il.
Qui dit recentrage et scission dit remaniement, toutefois, et les journaux du nouveau regroupement médiatique n’y ont pas échappé. En pleine naissance d’un nouvel « empire » régional, un plan de départ volontaire a permis de « conserver les forces vives » en « incitant des gens à partir à la retraite », mentionne M. Gagnon. L’idée étant, poursuit-il, de préserver les capacités de production et d’innovation.
Seul le temps pourra dire si ce modèle du tout gratuit, à l’inverse de la tendance générale observée dans le milieu nord-américain du journalisme, tiendra le coup. En attendant, Groupe Capitales Médias plonge tête première dans la mêlée.