Suite relativement attendue d’un film d’animation relativement sympathique, ce second volet de la franchise Hotel Transylvania ravira probablement les fans de la première heure sans pour autant n’apporter rien de concret ou même de nouveau à l’entreprise.
La prémisse est amusante: dans un monde similaire au nôtre, le comte Dracula est propriétaire d’un hôtel qui héberge toutes les créatures qu’on puisse imaginer ou non, allant des momies à Frankenstein, jusqu’à l’homme invisible. Et avec leurs éclatantes personnalités qui permettent beaucoup de gags vifs, rapides, visuels et évoquant une certaine forme de slapstick, on a de quoi vouloir se réjouir, par contre, tout se gâte lorsqu’on mêle les humains à l’entreprise. Et si le premier film donnait vie à la relation unissant la fille de Dracula à un jeune homme égaré, mais fasciné par les monstres, la suite continue logiquement pour déterminer où ces deux tourtereaux iront vivre avec leur poupon nouvellement né.
Ramenant de l’avant la certaine dualité entre la normalité et l’excentricité, les êtres humains et les monstres, le film aurait pu tisser quelque chose de plus profond et intéressant du côté du scénario ce, en n’enlevant rien à sa folie première, un peu comme ont su le faire avec brio les ingénieux films de la franchise des Cloudy With a Chance of Meatballs. Après tout, le scénariste principal a collaboré à Saturday Night Live, alors que Genndy Tartakovsky, au-delà de son nom très amusant, s’avère moins divertissant en terme de création, ne trouvant jamais l’entière liberté créative qu’on pouvait retrouver dans Dexter’s Laboratory notamment.
Ainsi, sous la surface, c’est particulièrement vide. D’autant plus que les valeurs ne sont pas toujours au point et que tout tournoie autour du protagoniste, n’en déplaise à tous les autres. Après tout, pour satisfaire Dracula, le monde entier pourrait sévir ou souffrir, pourvu que ce dernier ait ce qu’il souhaite! Il faut voir à quel point tous les personnages sont malmenés à un point ou un autre, pour trouver tout cela un peu inquiétant. En même temps, cette égocentricité pourrait probablement s’expliquer par le fait qu’Adam Sandler, l’interprète de Dracula en version originale, y a ici cosigné le scénario.
Il partage néanmoins la vedette avec une distribution vocale efficace où certaines personnalités inattendues font un très grand bien comme le couple véritable composé de Megan Mullally et Nick Offerman et la grande présence de Mel Brooks. Pour les autres, Andy Samberg, Selena Gomez, David Spade, Steve Buscemi et Kevin James notamment, sont tous de retour, à l’exception de Cee-Lo Green qui a dû être remplacé pour des problèmes personnels.
Hotel Transylvania 2 est donc sympathique, revigorant pour les enfants en utilisant des thèmes horrifiques pour les rendre amusants, mais aussi fades au final que son utilisation inutile de la trois dimensions. Étonnamment moins scatologique et fourmillant de blagues douteuses qu’un véritable film de Adam Sandler en chair et en os (c’est plus digérable qu’un certain Pixels par exemple), on apprécie sa certaine censure auprès des tous petits. On verra le tout alors comme un bonbon qu’on doit sucer longtemps avant qu’il ne s’éclipse complètement de notre bouche, en se réjouissant que ce ne soit pas le sang d’un autre pour se rassasier, et en se disant et espérant que notre douleur est peut-être aussi un peu celle des autres.
5/10
Hotel Transylvania 2 prend l’affiche ce vendredi 25 septembre 2015