Thibaud de Clerck
À la suite de la nouvelle crise politique qui frappe la Belgique, alors qu’Yves Leterme a (de nouveau) démissionné de son poste de Premier ministre, voici un aperçu de la structure politique et sociale de ce petit pays où s’opposent Wallons francophones et Flamands néerlandophones.
La Belgique quand on y vit pas, ça peut sembler étranger. Et bien ça l’est! Tout d’abord, la Belgique est un pays bizarre mis au monde de la volonté des puissances européennes, qui ,lassées de voir les Allemands tenter de conquérir le monde, ont décidé de construire une zone neutre. Pour ce faire, rien de plus simple. On prend y petit bout par ci, un petit morceau par là, on délimite le tout et ça donne: la Belgique.
Belgique: le plat pays, sa bière et son chocolat. Mais c’est aussi quatre régions, trois communautés, 10 provinces, six gouvernements, cinq parlements, une chambre des représentants, un sénat et une kyrielle de ministres… Un beau bourbier politique et organisationnel, en somme.
Au début, ça semblait plus simple! Absolument pas démocratique, ni correct, mais plus simple. Les riches étaient francophones, les pauvres étaient les néerlandophones et par conséquent on parlait, dans tout le pays, la langue des riches. Mais bon, ça n’a pas plu à nos amis du Nord qui ont décidé de prendre la place qui leur est due. Bon, vendu. Ceci dit: on aurait dû être plus sympa avec eux depuis le début, ils auraient peut-être moins de rancœur.
Tout fout le camp
En 1962, on fixe la frontière linguistique. Et le début des ennuis commence. Les Flamands se basent sur le droit de la terre et donc Bruxelles, ainsi que tout le nord est à eux et on y parle le flamand. Mais Bruxelles est majoritairement francophone, tout comme une grande partie des communes aux alentours de la capitale. Vous me suivez toujours?
Donc, on a instauré les facilités linguistiques qui permettent aux francophones de recevoir des documents officiels en français, mais dans six communes seulement. Les autres, on se débrouille. Mais ça ne plaît à nos amis du Nord. Trop de langue française chez eux; nous voilà embarqués dans une guerre communautaire et territoriale. Le « wallen buiten » (les Wallons dehors) marque la fin du bilinguisme à l’Université de Louvain. Les Fourons (territoire francophone) passent aux mains des Flamands, etc. Depuis cette époque, ça n’arrête. De crise en crise, de démission en démission, le Belgique vit au rythme de querelles linguistiques et des accords qui n’en sont pas vraiment.
Est-ce qu’il y a une solution? Beaucoup de scénarios ont été évoqués. Bruxelles en département européen, la Wallonie rattachée à la France et la Flandre indépendante. L’élargissement de Bruxelles avec un couloir qui mène à la Wallonie – car c’est là que réside le plus gros problème, selon moi; la capitale belge est en territoire flamand. Si elle était en Wallonie, mes amis du Nord seraient beaucoup moins motivés par la scission de la Belgique – , etc. Mais tout ceci n’est que prédiction et projet! Quoi qu’il en soit, à deux mois de la présidence européenne, la Belgique se retrouve sans gouvernement et dans une nouvelle crise politique.