Cindy Leclair
Dans Les possibles sont infinis, la réalisatrice de documentaire Ginette Pellerin nous brosse un portrait de la romancière et dramaturge acadienne Antonine Maillet grâce à plusieurs entrevues exclusives. Tout au long du film de 52 minutes, c’est l’écrivaine même qui nous raconte son quotidien d’écrivaine, mais aussi les souvenirs de ses débuts.
Nous avons donc la chance de la voir revisiter le collège Notre-Dame d’Acadie où elle a fait ses études en compagnie de Viola Léger, interprète de son personnage de La Sagouine, mais aussi amie de toujours. En entrevue, Viola l’appelle d’ailleurs Tonine, surnom signe de leur complicité.
Elles foulent les planches de l’auditorium où elles ont jouées ensemble entre autres dans Le Malade imaginaire de Molière, il y a de cela 50 ans. Dans son ancienne chambre dans cette école de bonnes sœurs, elle nous montre l’endroit où elle a pour la première fois imaginé le personnage, maintenant légendaire, de la Sagouine.
Nous passons donc du grenier-bureau de l’auteur à Montréal, d’où elle a écrit ses tout derniers romans, dont Le huitième jour, à ses lieux d’origines : L’Université de Moncton, Le Théâtre du Tideau Vert et la dune de Bouctouche. Ces entrevues créées sur place ajoutent un côté sentimental aux entretiens, que l’on ressent honnêtement chez l’auteure qui partage d’autant plus avec l’auditeur qu’elle revit les plus beaux souvenirs de sa carrière en revisitant ces lieux.
Ces entrevues sont évidemment parsemées de témoignages de l’apport de Maillet à la culture acadienne, québécoise et canadienne de différentes personnalités et spécialistes dont Herménégilde Chiasson, maintenant lieutenant-gouverneur du Nouveau-Brunswick, mais plus connu pour sa poésie chiac provocatrice des années 70 et Jean Barbe son éditeur chez Leméac. Cet apport, dont le premier Goncourt canadien pour Pélagie-la-Charrette est indéniable, et ce film en est un très beau témoignage.