En ce soir hivernal du 25 mars, la chaleur et le réconfort se trouvaient dans la salle de l’Astral, où le public était reçu, disons-le, dans le salon de la toujours jeune Karen Young.
Pour cette soirée intimiste à souhait, la grande Madame Young était accompagnée de la crème des bassistes québécois. Par ordre chronologique, si je puis dire, nous retrouvions le mythique Michel Donato et les non moins talentueux Norman Lachapelle et Éric Auclair.
On nous a fait vivre une fausse nostalgie. Un retour sur le passé sans aucun regret, sans aucun remords mais avec tellement de plaisir et d’affection, qu’à un moment, j’ai eu envie de comparer ces retrouvailles avec celles d’une grande amoureuse et des trois hommes de sa vie. Entendons-nous, nous parlons ici d’amours musicales.
Et cette complicité musicale était parfaitement bien servie par la formule des duos, choisie pour l’occasion. Nous avons eu droit à la petite histoire de chacune des œuvres et, comme d’habitude avec Karen Young, à des effets de voix tout à fait acrobatiques, tout autant que sensuels ou rigolo.
Le plaisir ressenti par les musiciens était palpable, tout comme l’admiration du jeune Éric Auclair pour ses deux aînés bassistes. Cette admiration est méritée, bien sûr, mais monsieur Auclair est lui-même de la trempe de ceux qui laissent leur marque. Il nous en a, en effet, jeté plein la vue avec les multiples usages qu’il fait de sa contrebasse. Usages tous aussi réussis les uns que les autres.
La variété des oeuvres présentées avait de quoi satisfaire tout un chacun et le choix du titre «La source» de Gilles Vigneault, en fin de parcours a réjoui la salle qui en a redemandé. Qu’à cela ne tienne, le quatuor nous a offert, en rappel, la très célèbre chanson de Eddie Cooley et John Davenport, «Fever»… Nous l’avions tous, en quittant la salle.