Un film au modeste budget, traitant d’un sujet qui ne l’est pas, Vivre avec l’art… un art de vivre expose au grand jour la passion qui anime deux collectionneurs québécois. Cette réalisation d’Anne-Marie Tougas met en lumière la relation qu’ont Bernard Landriault et Michel Paradis avec les œuvres qu’ils côtoient au quotidien.
Anne-Marie Tougas n’en est pas à ses premières armes au Festival international des films sur l’art et c’est avec ce documentaire consacré aux collectionneurs que la 28e édition du festival a été lancée il y a quelques jours. Un maigre 60,000$ aura suffit à tourner ce court-métrage qui propose quelques facettes d’un «passe-temps» bien éloigné des habituelles collections de timbres ou de pièces de monnaie. En présentant son film en début de projection, Tougas avoue bien candidement qu’elle connaissait peu l’art contemporain avant de tourner ce documentaire. Cette aventure lui aura permis de goûter à une forme d’art relativement méconnue.
Vivre avec l’art… un art de vivre est avant tout un film sur le dialogue : celui des deux collectionneurs avec les artistes, les galeristes, mais également entre ces amateurs d’art et les œuvres elles-mêmes. Car Lanriault et Paradis ne choisissent pas les toiles en fonction de leur valeur de revente, mais bien parce qu’elles leur parlent, parce qu’elles les interpellent intimement. Et c’est dans leur intimité que le spectateur est amené à les suivre : dans leur maison d’une architecture à couper le souffle, en promenade dans les boisés environnants, lors de vernissages ou encore en visite chez des artistes. Le tour de force de Tougas est d’avoir donné corps à une occupation somme toute assez singulière. En effet, rares sont les fervents collectionneurs québécois, et d’art contemporain qui plus est.
Un film honnête, personnel, mais qui ne suscite pas tant la curiosité du spectateur. Le sujet et le ton général demeurent assez hermétiques. Les événements mondains auxquels assistent les deux amateurs d’art et certains monologues finissent par lasser. Finalement, le parcours des deux collectionneurs se dilue quelque peu dans l’abondance des séquences filmées, toutes esthétiques qu’elles soient.
Le film a toutefois le mérite de présenter des œuvres intéressantes, un charmant décor campagnard et des être particulièrement sensibles à l’art de leur temps.
Deux autres représentations sont au programme ce dimanche, 28 mars 2010 au Musée des Beaux-Arts de Montréal.