Que faire face à cette crise qui secoue les médias? Se concentrer sur le journalisme local, pardi! C’est la solution qu’a avancé hier Robert Picard, du Journal of Media Business Studies, dans le cadre du colloque « Le journal indépendant, vue de l’esprit ou phare de la démocratie? » tenu à la Grande Bibliothèque.
Invité parmi un groupe d’experts appelés à se prononcer sur la question de l’avenir du journalisme indépendant – on comptait, entre autres, Florian Sauvageau, de l’Université Laval, John Hondevich, du Toronto Star et Edwy Plenel, de Mediapart.fr – Robert Picard s’est dit optimiste par rapport aux médias, arguant que les turbulences que traverse l’industrie journalistique sont une excellente occasion de « hausser la quantité de réflexions par rapport au rôle des médias ». Mettant à mal le modèle de la concentration de la presse qui ne fournirait, selon lui, que des nouvelles homogènes et interchangeables, M. Picard affirme plutôt que l’avenir se trouve dans le journalisme local, ainsi que dans l’implication de la population. « Il y a trop d’information, et pas assez de savoir, ni de compréhension », lance l’économiste des médias. Selon lui, « moins de 20% des journalistes font en fait du véritable journalisme », une assertion ayant trait aux statistiques sportives, aux résultats boursiers, etc.
Afin de s’en sortir, explique Robert Picard, il faut « passer d’un rôle d’éducation à un rôle d’accompagnement, d’éducation ». Comment, cependant, changer le fonctionnement de la machine journalistique, alors que les revenus publicitaires s’amenuisent? « Repenser l’organisation du contenu pour trouver un nouveau modèle d’affaires, et pas seulement en termes de sources de revenu. »