Réinventer le cirque est loin d’être une sinécure. Disparus les animaux et les dompteurs de tigres; le cirque contemporain est devenu un espace de réflexion, d’introspection, de révélation. Psy, du collectif Les 7 doigts de la main, c’est à la fois tout ça, et beaucoup plus encore. Véritable voyage au centre de l’esprit, Psy réussit par le cirque à nous offrir une nouvelle perspective sur les maladies mentales et les démons intérieurs que doivent combattre ceux qui en souffre. Le tout au sein d’une performance scénique exécutée avec brio.
Ils sont onze. Tous affectés de troubles mentaux, ils errent sur la scène, tentant de vaincre leurs peurs, leurs craintes, leurs faiblesses. Ils sont onze, et ils sont jongleurs, acrobates, trapézistes, gymnastes, équilibristes, mais aussi comédiens et danseurs. Et c’est par cette pluralité des genres que Psy réussit à véritablement atteindre son public. Loin des spectacles de cirque à vocation humoristique, Psy est plutôt une prise de conscience – souvent douloureuse – de la fragilité de l’être. Hypocondrie, agoraphobie, rage, dépendance, tout y passe, et chaque maladie, représentée par un comédien, a droit à un numéro particulier.
Le propre du cirque est de rendre ordinaire, l’espace d’un instant, une situation extraordinaire. Un défi réussit haut la main du côté de Psy, dont les acrobaties, les figures de gymnastique, les numéros d’équilibre et les danses semblent parfaitement naturelles pour les artistes sur scène. Peu importe que les spectateurs retiennent leur souffle ou s’exclament à la vue d’un saut ou d’un mouvement qui semble impossible à des yeux de béotiens, ceux qui volent sur scène ou se tiennent en équilibre par magie n’en ont cure.
En combinant un spectacle visuel impressionnant à un traitement musical efficace, les 7 doigts de la main offrent avec Psy un aperçu du meilleur du cirque.
À voir à la TOHU, en supplémentaires du 2 au 6 mars