La crise des médias aurait-elle un impact sur les effectifs des regroupements de journalistes? Si le nombre de membres de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) a connu une baisse d’environ 8 % dans la dernière année, celui de l’Association des journalistes indépendants du Québec (AJIQ), lui, reste sur une pente légèrement ascendante.
Selon Claude Robillard, secrétaire général de la FPJQ, ces chiffres varient conjoncturellement au cours de l’année, avec des hausses à l’automne, à l’approche du congrès annuel. Le meilleur indice de la stabilité du nombre de membres que compte la FPJQ est, selon M. Robillard, la quantité d’exemplaires du Trente qui sont expédiés. Or, si 2100 membres recevaient le magazine en février 2009, ce nombre a diminué à 1930 un an plus tard.
Il semble que les compressions dans les grands médias ont fait mal, surtout chez Radio-Canada et à La Presse. Quid, alors, du lock-out au Journal de Montréal? «Pas de changement» de ce côté-là, les journalistes passés chez RueFrontenac ayant conservé ou renouvelé leur adhésion.
Du côté de l’AJIQ, les résultats seraient plus satisfaisants. «Nous avons actuellement un nombre record de membres, et notre membership s’accroît régulièrement depuis deux ans», explique Nicolas Langelier, le président. Ils sont actuellement 140 journalistes indépendants à arborer les couleurs de l’AJIQ, souvent aux côtés de celles de la FPJQ.
L’AJIQ compte d’ailleurs beaucoup sur sa bourse AJIQ-Le Devoir pour attirer de nouveaux membres, qu’ils soient finissants en journalisme ou reporters expérimentés.
Encore et toujours le Web
La progression du «journalisme 2.0» modifie la composition du membership des deux organismes. À l’AJIQ, d’ailleurs, on recrute autant sur Internet qu’en personne, et de nombreux membres se consacrent intégralement à l’écriture sur la Toile.
Du côté de la FPJQ, on est en réflexion quant aux critères de reconnaissance de ce qu’est un journaliste. Verra-t-on prochainement des blogueurs faire leur entrée au sein de la FPJQ? Le secrétaire général, Claude Robillard, confirme qu’il y a là une frontière : «Certains de nos membres travaillent déjà pour un site Web, mais comment détermine-t-on quel site est reconnu comme une entreprise de presse»?
Prenant exemple sur la France, où le statut de journaliste en ligne a été octroyé à certaines conditions, M. Robillard indique que la réflexion se poursuit à la FPJQ. «Tout blogueur n’est pas journaliste, précise-t-il. Mais le milieu change, de plus en plus…»
Le membership de la FPJQ en chiffres*:
Février 2005: 1843 membres
Février 2006: 1936 membres
Février 2007: 2095 membres
Février 2008: 2090 membres
Février 2009: 2100 membres
Février 2010: 1930 membres
*Basé sur le nombre de copies du Trente envoyées aux membres de la FPJQ.