À sa 29e saison, Arion continue de nous présenter des programmes qui sortent de l’ordinaire. En effet, les œuvres au menu du troisième concert de cette saison ont été composées pour le théâtre anglais et la pantomime italienne et sont rarement présentées sur la scène musicale montréalaise.
Il s’agit de 13 œuvres du grand maître anglais Henry Purcell et d’un Andante de Francesco Geminiani. Un choix artistique très intéressant et qui a charmé un public composé de connaisseurs et d’un nombre plus grand qu’à l’habitude de jeunes amateurs.
Autre choix heureux, celui de la violoniste et chef invitée australienne, Mme Elizabeth Wallfisch. Habitué à l’atmosphère bon enfant des concerts de l’ensemble Arion, le public en a eu plus que pour son argent avec la présence chaleureuse et drôle de Mme Wallfisch. Ses lectures, alternativement en français et en anglais du synopsis de chacune des pièces pour lesquelles Purcell et Geminiani ont composé, ont réjoui l’assistance et préparé les oreilles et les cœurs à l’écoute de ces musiques pour le moins expressives.
La direction de Mme Wallfisch fut des plus inspirées : pleine de fougue, d’énergie et de vivacité à certains moments et empreinte de gravité à d’autres. Si certaines faiblesses dans la justesse ont pu être entendues à une ou deux reprises, le pardon était aussitôt accordé aux 19 musiciens qui ont donné à la chef invitée tout ce qu’elle attendait d’eux, soit un engagement total et beaucoup de plaisir.
Par ailleurs, ce qui ne gâchait pas du tout notre plaisir, c’est le retour attendu à la Salle Redpath dont l’acoustique ne sera jamais égalée par celle de Vincent-d’Indy.
Soulignons en terminant que l’ensemble Arion s’est associé à la cause des Impatients, une organisation qui vient en aide au personnes ayant de la maladie mentale, entre autres par la lecture, ce soir-là, de deux des lettres d’amours qu’on retrouve dans le sixième tome des Mille mots d’amour.