«Ce que nous voulons, c’est présenter une piste de sortie sérieuse à cet imbroglio du transport collectif.» C’est en ces mots que la chef de l’opposition officielle à la Ville de Montréal, madame Louise Harel, a qualifié hier sa proposition pour la modification de la rénovation de l’autoroute Bonaventure. Le tout avait lieu hier lors de l’avant-dernière séance de consultations publiques tenues par la Ville.
Flanquée de David Hanna, professeur au département d’études urbaine et touristique de l’UQAM et président du conseil sur l’urbanisme à Vision Montréal, Mme Harel a de nouveau critiqué le choix du corridor Dalhousie par la société du Havre pour faire circuler les autobus en provenance de la Rive-Sud. Ce corridor, dont le tracé passerait à travers Griffintown, nécessiterait le percement du viaduc du CN, une opération onéreuse. Au total, 1908 autobus transiteraient quotidiennement par ce circuit, et l’ensemble coûterait la somme de 118 millions de dollars à implanter.
Madame Harel a plutôt suggéré d’implanter immédiatement un service de train de banlieue entre Montréal et la Rive-Sud via le pont Victoria, une option rapidement balayée du revers de la main par l’Agence métropolitaine de transport et le Réseau de transport de Longueuil.
Conserver l’autoroute Bonaventure
Joignant sa voie à celle de représentants d’organismes communautaires de Ville-Marie ayant témoigné plus tôt dans la soirée, la chef de Vision Montréal a exprimé le désir que soit transformée en boulevard urbain l’autoroute Bonaventure, afin de permettre aux autobus de continuer à y circuler. Selon elle, cela revient à réaliser le chantier no. 7 du Plan de transport de la Ville de Montréal, d’un coût d’une trentaine de millions de dollars.
Il est à noter que son ancien opposant à la mairie de Montréal, Richard Bergeron, préconise de son côté la démolition pure et simple de l’autoroute Bonaventure pour la remplacer par un système de tramways.
S’il est adopté dans sa forme actuelle, le Plan de rénovation de l’autoroute Bonaventure devrait permettre de réduire du tiers les émissions de gaz à effet de serre, selon les chiffres de la Société du Havre de Montréal. Notons cependant que le projet a encore fait l’objet de critiques sur le plan environnemental hier, la longueur de la première phase étant à peine inférieure à la limite de construction (un kilomètre) obligeant une évaluation environnementale par le BAPE, le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement.
Un projet audacieux
La rénovation de l’autoroute Bonaventure est en fait la première étape d’un plan de remise en valeur de cette porte d’entrée de la métropole. Outre la réfection de la voie rapide et la construction de bâtiments et de parcs en lieu et place d’une partie de l’autoroute, on compte également la revitalisation du quartier adjacent de Griffintown, quelque peu laissé à l’abandon depuis des décennies. Enfin, le recouvrement de l’autoroute Ville-Marie est également à l’étude, sans date butoir de réalisation. Aucun coût total n’est avancé.