Les huitièmes Sommets du cinéma d’animation de Montréal prenaient fin aujourd’hui à la Cinémathèque québécoise, et Pieuvre.ca en a profité pour aller visionner quelques-unes des oeuvres primées par l’équipe de sélection des Sommets. Voici donc notre critique de ces Sommets 2.
La projection s’ouvre tout d’abord avec L’homme à la Gordini, du Français Jean-Christophe Lie. Satire tordante d’un État totalitaire – tout le monde porte du orange, et quelques rebelles en bleu défient l’autorité – ce film est rapide, efficace et tordant. Il n’est jamais expliqué pourquoi personne ne porte de pantalons (et encore moins de sous-vêtements), mais le style du réalisateur, semblable aux Triplettes de Belleville est drôlement accrocheur.
Suite ensuite The Spine, un bijou de l’animation canadienne. Un homme souffre depuis 26 ans après avoir marié une femme qui est rapidement devenue excessivement obèse, accaparante et envahissante. Résultat, le mari n’a plus de colonne, et est littéralement écrasé par sa douce moitié. Les effets visuels du film de Chris Landreth sont tout simplement magnifiques, et la technique d’animation par ordinateur est sans faille.
M, du Québécoise Félix Dufour-Laperrière, est certainement le plus obscur des films présentés lors de cette projection. Pas de scénario, pas de personnages, que des formes sombres et froides enveloppées d’une musique de machines, de bruit de métal, de grondements… Il s’en dégage une impression d’oppression, un désir d’évasion, une envie de retrouver cette lumière chaude et envoûtante que l’on a inopinément quittée.
Git Gob, à l’opposée, est l’exemple parfait d’un film court, absurde et mordant. Littéralement sans queue ni tête, ce très court métrage présente deux personnages discutant par grognements qui découvrent un nouveau chapeau et, par le fait-même, une nouvelle vision du monde. Hilarant.
Enfin, parmi les films à voir absolument, Madagascar, carnet de voyage apparaît comme un incontournable. Ce n’est pas seulement le scénario qui accroche l’attention du spectateur, mais surtout les moyens visuels mis en oeuvre pour nous faire voyager sans avoir besoin de quitter notre siège. Ainsi, le parcours de ce jeune homme à Madagascar est merveilleusement bien narré via des techniques d’animation qui, une fois combinées, donnent l’impression que des cartes postales prennent vie. L’intégration parfaitement réussie du dessin 2D et de l’animation 3D par ordinateur nous transporte littéralement sur cette île africaine, au sein d’une cérémonie funèbre empreinte de joie. Le réalisateur, Bastien Dubois, a réussit un véritable tour de force. Chapeau!
En terminant, soulignons aussi, dans les films intéressants, Le tiroir et le corbeau, l’histoire, narrée à l’aide d’une excellente utilisation de marionnettes, d’un peintre qui cherche l’inspiration auprès d’une nouvelle conquête.
Avis aux amateurs, les Sommets seront de retour l’an prochain pour une neuvième édition!