Le 20 novembre dernier, à la première des deux représentations du deuxième concert de la 29e saison de l’Ensemble Arion, c’est avec grande conviction et une émotion sincère que Claire Guimond, directrice artistique de l’ensemble baroque, a présenté le programme et le chef invité, le claveciniste Gary Cooper.
Émotion causée par le grand attachement qu’elle a pour la musique de Carl Philip Emmanuel Bach, à qui tout le concert était consacré, autant que par le naturel et l’intensité avec lesquels monsieur Cooper sait l’interpréter et le diriger.
En effet, l’intensité était au rendez-vous et par seulement de la part du chef invité qui n’a pas hésité à jouer pratiquement debout à quelques reprises mais aussi de la part de l’ensemble de l’orchestre. La première violoncelliste, a aussi su démontrer toute la passion que lui inspiraient les quatre œuvres présentées.
L’œuvre de C.P.E. Bach est reconnue pour sortir du cadre très retenu de la musique de son époque. Une touche de romantisme imprégnait donc le concert de vendredi, tout autant dans la délicatesse que dans la fougue. La délicatesse fut, pour beaucoup, dans la performance toute en nuance de Claire Guimond, dans les deux concertos pour flûte. Malgré un court moment durant lequel le clavecin a semblé noyer un peu la flûte, l’équilibre est vite revenu entre les deux vedettes de cette soirée et nous avons eu droit à tout le suave que nous pouvions attendre d’un ensemble de ces proportions.
La fougue, quant à elle, semblait émaner de chacun des musiciens, surtout lors des mouvements vifs et même très vifs concoctés par le grand compositeur. Le meilleur moment de cette soirée? Difficile de choisir entre la virtuosité de madame Guimond, celle de monsieur Cooper, ou la joie communicative de l’ensemble des cordes. Décidément, le répertoire de C.P.E. Bach semble convenir parfaitement à Arion.