Le congrès annuel de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) se tiendra cette fin de semaine à Sherbrooke sur le thème Sortie de crise. Au-delà des ateliers et des conférences, cependant, l’attention est centrée sur l’élection du nouveau président de la Fédération; cette année, en effet, une course à la direction oppose deux candidats, une première pour l’organisation.
François Cardinal, chroniqueur en environnement à La Presse et collaborateur à l’émission C’est bien meilleur le matin à la Première chaîne de Radio-Canada croise donc le fer avec Martin Bisaillon, journaliste en lock-out du Journal de Montréal et – incidemment – journaliste à RueFrontenac.com.
La campagne a pris un tournant inattendu, hier, lorsque Martin Bisaillon a annoncé qu’il se retirait de la course et laissait la place à Bryan Myles, du Devoir, un autre membre de « l’équipe Bisaillon », également formée de Michel Corbeil (Le Soleil), Isabelle Richer (Radio-Canada) et d’André Noël (La Presse). Dans une lettre publiée sur le blogue du magazine Le Trente, l’ex-candidat estime que l’appui apporté à son adversaire par diverses personnes influentes au sein de la FPJQ (dont le président actuel, François Bourque) nuisent à sa candidature.
Interrogé à savoir si ce désistement de dernière minute allait augmenter ses chances d’être élu ce dimanche, François Cardinal croit que non. « Je ne pense pas que cela change quoi que ce soit, dit-il. Martin et moi, nous avons pu échanger nos points de vue sur les enjeux de la Fédération, et je ne crois pas que le fait que Bryan [Myles] se présente à sa place y change quoi que ce soit. »
D’ailleurs, selon lui, le premier défi du futur président sera de restaurer l’unité au sein de la FPJQ. « C’est faux de dire que nous sommes sortis de la crise des médias, explique-t-il, nous allons devoir travailler tous ensemble pour nous en sortir. » Le successeur de François Bourque devra poursuivre la réflexion sur l’avenir des médias au Québec et dans le monde, avec la multiplication des plates-formes de diffusion, l’apparition des « journalistes-citoyens » (les blogueurs, entre autres), la diminution des conditions de travail des journalistes et la peur d’une baisse générale de la qualité de l’information disponible.
FPJQ et AJIQ, même combat?
Plus tôt cette semaine, François Cardinal n’a pas caché son intérêt, s’il est élu dimanche prochain, de travailler à améliorer le statut et les conditions de travail des journalistes pigistes, une tâche précédemment dévolue aux membres de l’Association des journalistes indépendants du Québec. Serait-ce à dire que la FPJQ pourrait absorber sa consoeur? « Pas pour l’instant », répond François Cardinal, qui préconise plutôt un travail de collaboration avec l’AJIQ.
Enfin, pas question de toucher à la question de la création officielle d’un ordre des journalistes (semblable à l’ordre des ingénieurs ou des médecins). Pour François Cardinal, « ce n’est absolument pas le moment de se questionner là-dessus. C’est un point à discuter, mais nous devons commencer par unir la fédération et trouver une façon de sortir de la crise avant de débattre de cette question. »