Présenté au dernier festival Sundance, Unmade Beds du réalisateur argentin Alexis Dos Santos trace le portrait de deux jeunes immigrants à Londres, vacillant entre les soirées où l’on oublie tout et les instants où l’on tente de s’accrocher à un éclair de lucidité, d’absolu.
Arrivé d’Espagne, Axl se saoûle dans le Londres des bars underground la nuit alors qu’il cherche son père qu’il n’a jamais connu le jour. Essayant de se défaire de son passé en France, Vera se laisse transporter par une mystérieuse relation avec un bel inconnu. Ce qu’ils partagent: un squat et un veston d’uniforme scolaire. Si la facture visuelle de Unmade Beds tombe parfois dans quelques clichés, la trame narrative évite toutefois certains pièges dans lesquels tombent trop souvent les films où sont présentés des histoires en parallèle. Ainsi, les deux protagonistes ne suivent pas un chemin tout tracé pour eux; leur destinée demeure flottante, confuse, tout comme l’atmosphère éthylique qui berce l’histoire. Portés à l’écran par les excellents Fernando Tielve et Déborah François, Axl et Véra sont propulsés au coeur de tableaux lyriques, parfois décousus, rythmés par une trame sonore très indie parmi laquelle on retrouve entre autres Kimya Dawson, omniprésente dans Juno.
Un poème contemporain donc, à la sauce « Mile-End », pour faire un rapprochement entre les jeunes européens dépeints dans l’oeuvre de Dos Santos et ceux plus près de chez nous…