She, a Chinese pourrait aisément être classé dans les films initiatiques; on y retrouve toutes les composantes essentielles d’un tel type de long-métrage. Cependant, le réalisateur Xiaolu Guo décide de déroger du parcours habituel, et nous offre une vision sensiblement différente de la grande aventure. Toujours dans le cadre de notre couverture du Festival du Nouveau Cinéma, voici notre critique.
Li Mei (Lu Huang) est une jeune femme n’ayant jamais voyagé à plus de cinq miles de chez elle. Coincée dans une ville chinoise industrielle, elle aboutit finalement dans une métropole chinoise, où elle tombe amoureuse d’un petit caïd. Ledit caïd se faisant trucider, elle ramasse l’argent que son défunt cachait sous son lit et s’envole pour l’Angleterre.
Jusque là, on pourrait penser que ce film suit la trame émancipatrice habituelle. Le problème, c’est que Li Mei n’est jamais capable de s’affranchir de ses origines, de ses préjugés et de sa vision du monde qui est, disons-le, quelque peu minimaliste. Si elle prend mari en Angleterre – pour avoir un compte en banque, rien de moins – elle le quittera pour le cuistot du resto indien du coin. Pour quelle raison? Pour être heureuse? Elle se retrouvera très vite dans la même position qu’avant, forcée de tenir foyer dans un appartement minable.
Ce que She, a Chinese tente d’illustrer, n’est pas nécessairement le désir de liberté, mais le problème à se définir soi-même, comprendre ses espoirs, ses rêves, ses ambitions. En ce sens, le film remplit bien son mandat.
Cependant, une réalisation un peu brouillonne, voire expéditive, vient quelque peu gâcher l’effort fourni.
3/5