David Kim a perdu sa fille Margot. La jeune femme, élève dans une école secondaire de Californie, disparaît soudainement alors qu’elle devait participer à une soirée d’étude avec des amies. Pour son père, la solution se trouve quelque part sur un disque dur.
Réalisé et coscénarisé par Aneesh Chaganty, Searching, présenté dans le cadre du Festival international de films Fantasia, s’inscrit dans la lignée des Unfriended et autres Profile, c’est-à-dire dans la lignée de films s’appuyant sur des environnements technologiques connus pour raconter son histoire et faire progresser son scénario. C’est à travers les écrans d’ordinateurs, de téléphones, mais aussi grâce à des séquences vidéo que l’on pourra suivre la progression de l’enquête menée par David Kim, interprété par John Cho.
John Cho, d’ailleurs, que l’on a pu voir dans quelques séries télé, ici et là, ou encore dans des rôles mineurs, mais jamais dans un rôle principal au grand écran. Pire encore (ou mieux encore, c’est selon), Searching représente le premier film hollywoodien à grand budget qui met en vedette un Américao-Asiatique dans le rôle principal. Une sous-représentation qu’il faudra assurément corriger, mais pour ce qui est de John Cho et de Searching, donc, on peut certainement affirmer que l’exercice est très bien réussi.
À travers différentes interfaces et différents lieux, le père tente tant bien que mal de découvrir ce qui s’est réellement passé, ce soir-là. Se heurtant à différents obstacles – des mots de passe inconnus, des comptes effacés, voire des pans complet de la vie de sa fille dont il ignorait l’existence, David Kim s’enfonce peu à peu dans le désespoir, la colère et la paranoïa.
Il est toujours risqué de centrer un film autour d’un moyen technologique. D’abord parce que les technologies vieillissent extrêmement rapidement (faut-il rappeler le Power Glove dans The Wizard, voire l’ensemble du film The Wizard?), mais aussi parce qu’à vouloir céder trop de place aux gadgets et autres appareils qui clignotent, on perd rapidement de vue le scénario et l’essentiel d’un film: l’interprétation des personnages.
Ici, Searching marche sur la mince ligne entre l’utilisation efficace et l’esbroufe. L’historique de la famille des Kim, brillamment raconté à l’aide de photos et de vidéos, mais également grâce aux différentes interfaces en vogue aux différentes époques, donne le ton.
Bien sûr, il y a quelques séquences où le réalisateur « force » le maintien du visage de John Cho à l’écran, histoire de donner autre chose à regarder, pour les spectateurs, qu’une simple fenêtre de navigateur internet.
Quant à l’intrigue policière – il s’agit d’un film policier, après tout -, elle comporte suffisamment de revirements de situations pour tenir les spectateurs en haleine jusqu’à la fin.
Searching ne révolutionnera pas le genre policier, qui compte bon nombre de classiques, mais en tant qu’hybride combiné à des effets visuels novateurs, l’oeuvre est plus que satisfaisante. Idem pour la performance de John Cho, qui mérite définitivement d’être vu plus souvent sur grand écran.
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