Ah, qu’ils sont beaux, ces décideurs, ces influenceurs, ces chroniqueurs… Toujours le bon mot, toujours la bonne phrase accrocheuse. Voilà pourquoi Dérapages poétiques recueille, depuis 2013, ces morceaux choisis sortis de la bouche des grands qui voguent dans les cimes de notre société. Morceaux choisis qui sont maintenant immortalisés dans un recueil récemment sorti des presses de l’Atelier 10, lié au magazine Nouveau Projet.
Il y a indéniablement une différence entre être abonné à la page Facebook de l’initiative numérique et le fait de tenir entre ses mains un concentré de ces perles de sagesse, expressions colorées et autres déclarations qui réussissent parfois encore, après tout ce temps, à se prendre la tête entre les mains pour se dire que les gens ayant lancé ou écrit ces propos sont de vraies personnes qui ont exercé ou qui exercent toujours une influence sur la société québécoise ou ailleurs dans le monde.
Dans ce Volume 1 de ces dérapages, on retrouve bien entendu les « principaux suspects », soit le premier ministre Philippe Couillard, certains de ces ministres, l’ex-ministre et le peu regretté Sam Hamad, plusieurs chroniqueurs des radios de Québec, ou encore le malheureusement incontournable président des États-Unis.
On y trouve aussi quelques déclarations un peu plus rigolotes, y compris la fameuse tirade de la députée solidaire Manon Massé sur les Pogos et leur niveau de congélation.
Dans l’ensemble, toutefois, force est d’admettre que les gens faisant les « manchettes » des Dérapages poétiques sont essentiellement des tenants d’une certaine droite politique et économique, et qu’à travers leurs propos transpire trop souvent un mépris pour la classe moyenne, les petites gens, les moins nantis.
Si cette version papier de la recension de Dérapages poétiques ne semble pas comporter d’inédits, elle permet néanmoins d’obtenir un portrait plus détaillé des « grandes déclarations » des puissants et autres crieurs publics. L’occasion, à tête reposée, de dépeindre notre société comme elle l’est parfois: mesquine, égocentrique, à courte vue, sans véritable projet porteur pour l’avenir. L’occasion aussi, dans ce cas, de réfléchir à ce que nous souhaitons vraiment dans notre vie de tous les jours, ainsi que pour les années à venir. Peut-on espérer que la cassette, la langue de bois disparaissent un jour? Les gens de Dérapages poétiques auraient probablement plus de temps libre, certes, mais le Québec et s’en porterait certainement mieux, loin de la vision à très courte vue de ceux qui ne souhaitent que de se faire réélire aux prochaines élections.
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