Les éditions Boréal publient cet automne le dernier roman de Lise Tremblay, intitulé L’habitude des bêtes. L’auteure a déjà fait paraître plusieurs romans, un récit, de même qu’un recueil de nouvelles.
Quand on parle des bêtes, ici, on parle des animaux, mais surtout de leurs cousins les humains. Dans le contexte de la présence inhabituelle d’un grand nombre de loups dans les montagnes, quelque part au Saguenay, on nous raconte les relations entre un dentiste à la retraite et un certain nombre de personnages: son voisin serviable et bourru, sa voisine âgée et sage, sa fille qui se cherche et qui ne « veut rien qui dépasse » de son corps, son chien malade et la vétérinaire qui l’accompagne en fin de vie.
Fidèle à elle-même, madame Tremblay va droit au but. Ses mots sont justes, sensibles, pertinents et jamais trop nombreux. Elle réussit le tour de passe-passe de faire tenir toute une histoire dans moins de deux cents pages, avec, en prime, une fine description psychologique de chacun des protagonistes et une critique sociale bien sentie. Difficile si on est québécois, de ne pas se reconnaître dans ce récit enraciné dans la forêt giboyeuse, dans les lacs poissonneux, dans le froid si typique de nos hivers, mais aussi dans les villageois taiseux et méfiants vis-à-vis des étrangers: c’est donc dire de tous ceux « qui ne sont pas d’icitte ».
C’est un récit d’épiphanie où la révélation de notre misanthrope semble être due à un chiot qu’on lui a mis un jour dans les bras. Du moins, c’est ce qu’il pense. Rassurez-vous, cela n’a rien à voir avec les vidéos de chatons.
Voilà un roman parfois dur, parfois tendre, mais toujours prenant. À lire d’une traite.
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