Tandis que l’été canadien multiplie ses belles journées, une récente étude, publiée dans la revue Environnemental Health Perspectives, montre l’ampleur de la propagation de la maladie de Lyme, du centre vers l’est du pays d’ici 2070, en raison des changements climatiques.
Le Sud du Québec, le Nord de l’Ontario, toute la Nouvelle-Écosse et la province de Terre-Neuve-et-Labrador seraient les régions particulièrement visées par l’avancée de cette maladie infectieuse, relève la nouvelle étude.
La hausse de température constituerait le facteur clé de la survie des tiques des chevreuils, les hôtes principaux de ces parasites, avancent les chercheurs de l’Université Saint-Francis-Xavier, en Nouvelle-Écosse. Ils se sont basés sur de récentes données du Groupe des Nations Unies sur les changements climatiques (GIEC) pour élaborer les cartes de prédiction de la propagation de la maladie.
En utilisant les modèles de circulation et de prévision des futures émissions des gaz à effet de serre produits par le GIEC, ils ont pu déterminer l’évolution de l’incidence de la maladie au sein du territoire canadien suivant divers scénarios d’atténuation.
D’après le scénario le plus pessimiste, qui tient compte d’une augmentation de 2º C, les changements climatiques favoriseraient l’abondance et l’invasion des tiques vers l’est et le nord du pays et ce, malgré les mesures de lutte du climat qui pourraient aider à freiner cette infestation après 2030, augmentant du coup les risques de santé publique liés à cette maladie.
La maladie de Lyme a fait son apparition au Canada, à Long Point, sur les rives ontariennes du Lac Erié au début des années 1990. Un ancien rapport de l’Agence canadienne de santé publique signalait un bond de 146 % du nombre de cas signalés entre 2009 et 2012, soit 315 cas : la Fondation canadienne de la maladie de Lyme estimait alors qu’il y en avait plutôt près de 3000.
Depuis, la maladie a continué à sa progression pour atteindre 917 cas en 2015 et 841 cas en 2016 (selon des données préliminaires). Depuis 7 ans, le nombre de cas signalés au Canada aurait sextuplé. La Saskatchewan est pour l’instant la seule province canadienne n’ayant pas recensé de cas.
Récemment, le gouvernement fédéral a annoncé qu’il contribuerait à la hauteur de 4 millions de dollars pour la création prochaine d’un réseau de recherche canadien sur la maladie de Lyme en vue d’améliorer le diagnostic, les traitements et de mieux comprendre les dessous de sa transmission.
La maladie de Lyme est causée par une bactérie (Borrelia burgdorferi), transmise à l’homme par la piqûre de tiques elles-mêmes infectées. Elle provoque divers symptômes, similaires à ceux de la grippe et variables d’une personne à l’autre (fièvre, frissons, fatigue, etc.). Aucun décès n’a toutefois encore été signalé au Canada en lien avec cette maladie. Elle a été la première maladie répertoriée présentant un lien direct entre sa progression et le réchauffement climatique. Depuis les années 1980, l’incidence des maladies infectieuses augmente en raison du réchauffement climatique.