C’était dans l’air depuis quelques semaines déjà, et c’est maintenant chose faite: Gabriel Nadeau-Dubois briguera l’investiture de la circonscription de Gouin, laissée orpheline par Françoise David, et se joint donc publiquement à Québec Solidaire.
La conférence de presse, tenue au musée Pointe-à-Callières dans le Vieux-Port de Montréal, a aussi été l’occasion d’annoncer sa candidature à titre de porte-parole du parti.
En présence de plusieurs figures connues de la formation politique, dont Manon Massé et Amir Khadir, il a professé sa foi souverainiste de gauche, et a attaqué le pouvoir libéral, « celui qui a trahi le Québec, qui a choisi les firmes d’ingénieurs et les lobbys de médecins avant la classe moyenne. »
De grandes ambitions
Nadeau-Dubois, ou celui que beaucoup aiment surnommer GND, a proposé trois grands volets pour une croissance rapide du parti:
- Recruter une équipe de candidatures d’importance, des gens reconnus dans leur milieu. Deux priorités à ce niveau : ajouter des gens de l’extérieur de Montréal et des gens issus de diverses communautés culturelles, tout en respectant une stricte parité.
- Tendre la main à ceux qui veulent faire du Québec un pays. Il a clairement évoqué une union avec Option nationale, la « seule formation politique qui partage vraiment notre projet de société, pour les indépendantistes sérieux, surtout dans ma génération ».
- « 300 000 personnes ont voté pour QS, mais trop peu de ces personnes s’impliquent activement dans le parti. Selon moi, cette situation s’explique par la forme de militantisme, trop similaire à celle proposée par les vieux partis. Il faut que ce soit l’fun! Il faut mettre sur pied une plate-forme restauratrice d’action politique en m’inspirant du succès connu ailleurs, à commencer par Bernie Sanders évidemment. L’objectif? Utiliser les nouvelles technologies pour irriguer le parti d’une nouvelle génération de militants. Un militantisme du 21e siècle, pour atteindre nos objectifs. »
Une décision réfléchie
Rappelant son passé militant au sein de la CLASSE, et qualifiant la longue pause qui s’en est suivie de « réflexion nécessaire à la décision mûrie qu’il prend aujourd’hui », il a souligné que « la politique n’est pas un sport individuel, mais bien un sport d’équipe. » Il a évoqué, à la blague, qu’il ne serait pas le P.K. Subban de son équipe, et s’adapterait au parti.
Il a également décroché des flèches vers le Parti québécois, tout en indiquant qu’un dialogue était en cours entre les deux partis. « Il y a toutefois une différence majeure entre Option nationale et le PQ; QS partage essentiellement le même projet de société qu’Option nationale, ce qui facilite la discussion. Où loge le PQ aujourd’hui? Sur les hydrocarbures, sur l’équilibre budgétaire, sur la question identitaire? Ce n’est pas très clair pour moi, ni pour bien des Québécois, faisant référence à Jean-François Lisée… » Il a toutefois insisté que les négociations ne se feraient pas dans l’espace public.
Rendant hommage à la fondatrice Françoise David, il espère l’avoir à ses côtés sur le terrain. « Je veux m’inspirer de la proximité exceptionnelle qu’elle avait avec ses électeurs. »
Questionné sur sa décision ambitieuse de se présenter comme candidat et comme porte-parole à la fois, a rappelé son parcours, son engagement social et que les membres sauraient reconnaître la valeur de celui-ci.
En entrevue avec Pieuvre.ca, Sol Zanetti, chef d’Option nationale a confirmé que des discussions étaient en cours avec QS, et que « la balle est dans leur camp ». Il se déclarait « fort content » pour la cause indépendantiste, et heureux de voir quelqu’un de cette génération amener un vent de fraîcheur sur la scène politique.
« Il a des positions audacieuses, progressistes…je trouve que les idées qu’il a évoquées aujourd’hui étaient très bonnes. »
L’investiture de Québec Solidaire dans Gouin aura lieu le 26 mars prochain, et l’élection des prochains porte-parole aura lieu le 21 mai 2017.